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#metoo

Ayant une tribune publique, je sentais qu'il était de mon devoir de partager mon histoire. Si ça peut aider une seule personne, faire allumer un/e agresseur/e, ça aura valu la peine. Colibri est une entreprise qui valorise beaucoup le vécu et le droit d'exister de chaque être vivant. Dans cette optique, voici mon partage.


Avec tous les récits d’agressions sexuelles qui sortent ces temps-ci, j’aimerais tout d’abord dire à toutes les victimes, que tu aies fait une sortie publique ou pas, que tu es courageuse et que ton histoire reste valide même si tu la gardes pour toi. Il n’y a pas de petite ou de grosse agression. Une agression, c’est une agression.


Mon histoire à moi n’est pas nécessairement typique. Et les « raisons » pour déculpabiliser mon agresseur sont nombreuses. Mais je tiens à la partager parce qu’il n’y a AUCUNE raison valable pour ce genre de comportement.


Mon agresseur, c’était mon meilleur ami. On avait du sexe occasionnellement, on se promenait main dans la main, mais rien de plus que ça. À la Saint-Valentin cette année, on s’est dit qu’on se ferait une soirée de CÉLIBATAIRES avec de la bouffe indienne, de l’alcool et des films cucus. Le plan parfait. Il m’a même offert une carte avec un bon de massage. Un massage régulier là, rien d’érotique.


La soirée se passe bien. On mange, on boit, on écoute nos films. Je commence à être fatiguée. Je me mets en pyjama et je m’étends. Il me propose mon massage et je me dis que ça va être chouette de m’endormir là dessus. Cordonier mal chaussé, je me fais masser alors que j’avais pas mal bu. Les effets se décuplent, j’ai la tête qui tourne et je finis par pass out.


Plus tard, je me réveille à moitié et je sens une main se balader sur moi. Qui touche mes seins et mes fesses. Les effets de l’alcool sont beaucoup trop intenses pour que je puisse me retirer vivement. Je marmonne et je me tasse un peu dans le lit. Il m’attrape et me ramène vers lui. Je re-pass out. La même chose se reproduit plusieurs fois. J’ai l’impression d’être dans un mauvais cauchemar, prisonnière de mon corps qui me veut pas coopérer, autre que pour marmonner et me tasser mollement.


Le lendemain, je me suis trouvé une excuse pour partir. Je n’ai pas été capable de le confronter en face. J’ai attendu d’être assez loin, d’être hors de portée pour lui écrire. Je lui ai dit que ce qu’il avait fait était inacceptable. S’en sont suivis tous les clichés:


-J’étais saoul, c’est pas ma faute.

-C’est pas comme si on avait jamais couché ensemble.

-Tu exagères.

-Tu ne m’as jamais demandé de te lâcher.


Lorsque j’ai exprimé comment je me suis senti et que je l’ai confronté avec le fait que c’était une agression sexuelle, j’ai eu le droit à d’autres clichés:


-C’est pas une agression sexuelle, je t’ai juste pogné les fesses et les seins.

-Personne va te croire anyway.

-C’est pas comme si je t’avais violé.


Le pire dans tout ça, c’est que je voulais juste exprimer à mon meilleur ami comment je me sentais. Je voulais qu’il prenne la responsabilité de ses actes et qu’il s’excuse. Juste ça. Mais il a essayé de me culpabiliser. Et heureusement, ça n’a pas marché. Mais ça aurait pu. Comme pour beaucoup d’autres victimes.


Une agression sexuelle, c’est pas juste un viol! C’est tout attouchement, geste, parole qui n’ont pas reçu de consentement! Si tu as été agressée et que tu souhaites en parler, que tu as besoin de référence ou de soutien, il y a une ligne qui existe. 1-888-933-9007

Mais tu peux aussi m’écrire si tu veux en jaser.

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